Communiqué des personnels en grève du Collège Gabriel Péri, Aubervilliers

Aubervilliers, le 6 Septembre 2022

https://www.brut.media/fr/news/ces-enseignants-manifestent-contre-le-manque-de-personnel-medico-social-784f9308-97f9-430e-9995-a4e85755fd2

Nous, enseignant.es et CPE du collège Gabriel Péri, avons douloureusement choisi de ne pas faire notre rentrée avec nos élèves, et d’engager une grève reconductible à compter du lundi 5 septembre 2022.

Nous avons en effet appris le jour de la pré-rentrée que le pôle médico-social de l’établissement est une fois de plus laissé à l’abandon : le poste d’assistante sociale n’est toujours pas pourvu, et ce, depuis deux ans, et les heures de présence de l’infirmière, à mi-temps, sont très insuffisantes.

L’absence d’un accompagnement humain et quotidien pour les situations dramatiques est lourde de conséquences : certain.es de nos élèves, tous.tes mineur.es, souffrent de faim, manquent de vêtements, dorment dans des squats, sont menacé.es d’expulsion, sont victimes de violences intrafamiliales. Les élèves et leur famille n’osent plus toujours solliciter le fond social lorsqu’ils ont des difficultés et les entretiens autrefois réalisés par l’assistante sociale manquent cruellement.

Ceci a également un impact délétère sur la santé mentale des personnels, qui se voient surchargé.es de travail, face à des situations et des missions pour lesquelles ils et elles ne sont pas formé.es, et qui les fragilisent.

Nos requêtes, réitérées, sont restées sans réponse auprès de la DSDEN, malgré une demande d’audience en décembre 2021.

C’est sur le trottoir que le directeur de cabinet du DASEN nous avait reçu.es en nous incitant à nous « serrer les coudes ».

D’autre part, le nombre d’élèves dans l’établissement nécessiterait que des classes soient ouvertes, afin de permettre aux élèves de travailler dans de bonnes conditions. Les élèves allophones nouvellement arrivé.es en France, non comptabilisé.es dans les effectifs pour le calcul des dotations horaires globales, ne peuvent plus bénéficier des inclusions auxquelles ils devraient normalement avoir le droit, du fait des classes déjà surchargées.

C’est pourquoi nous étions 50% de grévistes dès la rentrée. Nous sommes retourné.es devant la DSDEN afin d’être réçu.es, ce qui nous a à nouveau été refusé. Nos demandes sont restées sans réponse. Sur le trottoir, encore, M.Burille, directeur de cabinet, nous a indiqué que les candidat.es manquaient pour le recrutement d’assistant.e social.e et d’infirmier.ère.

Nous savons que l’hiver à venir, du fait de l’inflation et de la crise énergétique, va s’avérer très difficile pour les familles les plus précaires avec lesquelles nous travaillons.
Alors que les dernières années ont été singulièrement éprouvantes, comment est-il donc possible d’accompagner correctement et dignement nos élèves et leur famille, dans des conditions qui vont se dégrader ?
Nous n’accepterons plus de pallier les défaillances de l’institution, qui aurait par exemple la possibilité de revaloriser en urgence les métiers de l’Éducation Nationale en crise d’attractivité.

Nous avons donc choisi de reconduire la grève mardi (à 50%) et mercredi. Le Parisien, M6 et Brut ont relayé notre action et celle d’autres établissements mobilisés.

Des personnels du collège Gabriel Péri à Aubervilliers, avec les sections SNES, Sud éducation et FO