Courrier de SUD éducation 93 à destination du DASEN, le 05 décembre 2022,
Monsieur l'IA-DASEN de Seine-Saint-Denis,
Le syndicat SUD éducation 93 tient à vous alerter officiellement sur la situation des AESH du département.
Nous avons de nombreux retours de situations de plus en plus problématiques vécues par des collègues AESH.
Les élèves de notre département subissent une pénurie des moyens AESH qui met en danger leur scolarité. Partout dans le département, il manque des dizaines d'heures par école voire une centaine d'heures dans certains collèges. Les élèves n'ont pas accès à un véritable accompagnement, des élèves qui bénéficient d'une notification individualisée ne bénéficient pas du nombre d'heures notifiées. Les élèves dont l'aide est mutualisée voient leur accompagnement réduit en raison du manque de personnels.
Pourquoi un tel manque de personnel ? Les AESH font tou·tes le même constat : les conditions de travail et les salaires des personnels sont si bas qu'il est difficile de recruter des AESH. Pour nombre d'entre eux·elles, la question de démissionner se pose sérieusement. Aujourd'hui, on ne vit pas avec un salaire de 800 ou 900 euros par mois. La perspective d'obtenir un CDI après 6 ans de service est trop lointaine pour les AESH, et les personnels AESH recrutés en CDI subissent toujours les temps incomplets imposés et les salaires incomplets.
Par ailleurs, l'augmentation du temps de service des AESH de 24h à 26h a augmenté la charge de travail des personnels sans augmenter leur salaire. Dans certaines écoles, on demande aux AESH de venir le mercredi matin pour participer à des réunions pendant lesquelles il n'est même pas question des élèves que les collègues suivent.
Le PIAL et le principe de mutualisation a permis à l'administration d'imposer un nombre d'élèves par AESH plus important. Alors qu'en 2020, l'administration avait convenu que l'on ne pouvait pas demander à un personnel AESH d'accompagner plus de 3 élèves, il est à présent courant de voir des personnels AESH qui accompagnent 4, 5 ou même 6 élèves. Les AESH ne sont pas des pions, l'accompagnement demande du travail de préparation, d'autoformation, de concertation, or ces missions ne peuvent être remplies lorsque les personnels vont d'un·e élève à l'autre sans pouvoir construire une véritable relation pédagogique. Les personnels AESH font état d'une perte du sens
même de leur métier.
Ce manque de personnels AESH conduit à en demander toujours davantage aux personnels en poste et à dégrader leurs conditions de travail. Pour recruter des AESH, il faut améliorer leurs conditions de travail.
SUD éducation 93 revendique pour les AESH :
- la titularisation sans condition de concours, d'ancienneté ni de nationalité de tou·tes les AESH dans un corps de fonctionnaire par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e ;
- l’augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté, un salaire minimum à 2200 euros bruts ( soit environ 1870 euros nets, primes et indemnités comprises) ;
- l’accès à la prime REP/REP+ au même titre que les autres personnels ;
- la reconnaissance d’un temps plein pour 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoutent les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation ;
- l'abandon des PIAL et de la logique de mutualisation ;
- une véritable formation initiale et continue, sur temps de service ;
- la création de brigades de remplacement pour assurer le remplacement des collègues absent·es ;
- un droit à la mobilité, interacadémique et intra-académique.