Comme des millions de Français.e.s, beaucoup de nos étudiant.e.s sont mobilisé.e.s contre la réforme des retraites, et son adoption autoritaire par le 49-3. Comme des centaines de jeunes, ils font l’objet d’une répression d’une violence exorbitante. L’un d’entre eux, Valentin, étudiant en BTS audiovisuel, a été victime d’une agression inqualifiable au soir du mardi 21 mars, de la part de deux policiers à moto, accompagnés d’un agent de la BRAV-M à pied : alors que cet étudiant courait, pour éviter d’être frappé par la police, il a été percuté, de dos, par l’un des motards. Dans sa chute, sa tête a heurté le trottoir, occasionnant un traumatisme crânien. Le motard lui a ensuite roulé sur le corps, occasionnant une sévère entorse de la cheville et des hématomes sur les jambes ; ses blessures, constatées et soignées aussitôt à l’hôpital, lui valent aujourd’hui une Incapacité Totale de Travail de 8 jours. Aucun de ces agissements policiers ne relève d’un usage proportionné de la force, aucun de ces agissements n’est digne du « maintien de l’ordre » dont la police est supposée être la garante. Un autre de nos étudiant.e.s, Côme, a fait l’objet d’une garde à vue de 36 heures sans autre motif que d’avoir été, un soir, avec ses camarades, dans la rue pour exprimer son désaccord avec l’adoption de la réforme des retraites : insultes, humiliations, privation de liberté, il a vécu ce que des centaines d’autres interpellé.e.s ont connu dans les divers commissariats de Paris et d’ailleurs. Il a été en outre privé de son téléphone, définitivement saisi par la police sans explication.Ni Côme ni Valentin n’avaient commis la moindre dégradation, ni n’avaient représenté la moindre menace pour la police. L’un et l’autre envisagent une action en justice pour que les policiers coupables d’exactions à leur endroit soient poursuivis et jugés ; ils s’expriment également dans les médias pour faire connaître les violences dont ils ont été victimes.
En tant que leurs professeur.e.s, nous voulons leur témoigner notre entier soutien. L’ensemble des enseignant.e.s mobilisé.e.s du lycée Suger dénoncent ces pratiques policières scandaleuses, totalement indignes d’une démocratie, qui mettent en danger une jeunesse déjà largement privée de perspectives. Nous sommes et resterons aux côtés de nos étudiant.e.s.
Les personnels mobilisé•e•s du lycée Suger de Saint-Denis