Lycée Le Corbusier, Aubervilliers
Nous, personnels du lycée Le Corbusier réunis en HIS, apportons notre soutien aux grèves et mobilisations de nos collègues et dénonçons les conditions de rentrée dans la plupart des établissements scolaires. Même si dans notre lycée la promesse ministérielle d’un enseignant devant chaque classe semble être tenue cette année, il n’en reste pas moins que nous subissons les pressions liées au pacte, les heures supplémentaires que la direction tente d’imposer, le manque de moyen et les coupes budgétaires ; le tout dans un climat nauséabond de stigmatisation de nos élèves. Une double violence pour nos élèves.
Au lieu d’œuvrer à la diminution des inégalités sociales et au lendemain de la mort terrible du jeune Nahel – qui nous a aussi rappelé les violences quotidiennes que nos élèves peuvent vivre –, le gouvernement impose l'élargissement de la loi de 2004 autour de l'abaya et du qamis. Les politiques qui organisent le manque de moyens, de financement et de personnel s’accompagnent de politiques racistes qui portent un regard de suspicion sur nos élèves.
Nous souhaitons alerter sur l’application de la note de service du 31 août dans nos établissements et les excès qui peuvent en découler. La nature cultuelle ou culturelle de l'abaya ne fait consensus. Ces débats incessants sont représentatifs du climat actuel dans toute la société française : les jeunesses populaires sont une fois encore suspectées (de « tester la République »). Nous souhaitons aussi rappeler que nous parlons ici d'adolescents et d'adolescentes, un âge où l'on se remet en cause et qu'il serait une erreur de tout vouloir politiser.
Nous affirmons que l’école publique ne choisit pas son public, elle doit se donner les moyens de former et d’émanciper l’ensemble de la jeunesse.