Motions votées au Conseil d'administration du collège Pablo Picasso de Montfermeil, présentées par les personnes d’enseignement et d’éducation soutenu⋅es par leurs syndicats SNES-FSU et Sud Education et les représentant.e.s des parents d’élèves soutenu⋅es par la FCPE Picasso.
Vœu relatif à l’accompagnement des élèves en situation de handicap
Les personnels du collège Pablo Picasso soutenus par leurs syndicats SNES-FSU et Sud Education ainsi que les représentantes des parents d’élèves soutenues par la FCPE Picasso s’inquiètent du cruel manque de moyen pour permettre à l’école d’assurer une de ces mission essentielle : celle de l’inclusion des élèves porteurs de handicap.
Faute de moyen, cette année encore, nous sommes loin de couvrir à 100 % des notifications MDPH ce qui nous est totalement inacceptable. Pour le dire autrement l’Education Nationale ne met pas les moyens pour inclure les élèves porteurs de handicap.
Même les mesures « sparadraps » qui se sont multipliées ces dernières années (mutualisation des AESH, mise en place des PIAL, la transformation en « recommandation » de la notification MDPH) ne suffisent plus à masquer la crise que nous rencontrons. Le manque d’attractivité du métier d’AESH(payé en dessous du SMIC!), la dégradation de leurs conditions de travail (notamment avec les PIAL qui provoquent une instabilité des emplois du temps) et les faibles efforts de recrutement conduisent à un énorme manque de personnel.
Certain.e.s responsables légaux en sont réduits à devoir aller au tribunal administratif pour faire un recours. La situation n’est pas tenable et provoque, de fait une rupture d’égalité de traitement des élèves.
Nous sommes bien évidement pour l’inclusion des élèves mais fort est de constater que ce mot d’ordre pour l’Éducation Nationale n’a été vu que comme une possibilité de faire des économies budgétaires (en limitant les places dans les établissements spécialisés) et en ne mettant pas en place les conditions pour permettre une accueil serein et satisfaisant des élèves.
Au delà des moyens, des manquements et des fautes de l’Education Nationale, nous parlons d’enfants qui sont en souffrance, sans accompagnement, dans des classes ordinaires. Nous parlons d’enfants avec des difficultés médicalement avérées qui doivent suivre, seul.e, des cours de collège.
Il ne s’agit ni plus ni moins de maltraitance institutionnelle. Nous n'en pouvons plus des grandes annonces qui se satisfont de dire « tous les enfants porteurs de handicap sont accompagnés ». Quand un enfant, qui doit être accompagné 18 heures, l’est seulement pendant quelques heures, ce n’est pas de l’accompagnement c’est de la politique spectacle.
Il est insupportable d’assister au quotidien à la souffrance d’enfants qui ne peuvent suivre sans accompagnement et dont les professeur.es ne peuvent, sans délaisser le reste de la classe, aider au mieux. Sans oublier la charge de travail qui se reporte sur les collègues, sans rémunération supplémentaire.
C’est aussi le travail des AESH qui se retrouvent broyé.e.s par un système de maximalisation où iels ne peuvent ni bien faire leur travail, ni suivre correctement des élèves. Elles se retrouvent à jongler entre des emplois du temps variable qui ne tiennent absolument pas compte de la continuité et de l’humain qui est présent derrière cet accompagnement.
Déjà parmi les postes les plus précaires de l’Education Nationale, ce système méprise également le rôle et l’importance que tiennent ces accompagnant.e.s auprès de nos élèves.
Les enfants sont maltraités, les AESH méprisées et exploitées comme un nombre d’heure sur un tableau Excel et non comme des travailleuses-accompagnantes à part entière, les professeur.es sont désarmés, les équipes sont impuissantes et l’égalité de traitement entre les élèves est rompue. Nous n’osons même pas évoquer une quelconque égalité des chances pour ces élèves porteurs de handicap. Dans le droit français, il y a longtemps figuré « La France n'est pas assez riche d'enfants pour qu'elle ait le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains ». Il est terrible qu’elle ne s’y tienne pas.
Pour toutes ces raisons il est du devoir de l’institution nationale d’ouvrir en urgence des poste d’AESH, d’augmenter les rémunération si nécessaire afin que toutes les notifications MDPH de nos élèves porteurs de handicap soient couvertes.
Vœu relatif à la mise en place du choc des savoirs
Les personnels du collège Pablo Picasso soutenus par leurs syndicats SNES-FSU et Sud Éducation ainsi que les représentantes des parents d’élèves soutenues par la FCPE Picasso dénoncent une nouvelle fois la réforme dite du « choc des savoirs » et en particulier la mise en place des regroupements des élèves en Français et en Mathématiques en 6e et en 5e.
Si, de hautes luttes, nous nous satisfaisons que les regroupements soient pérennes et hétérogènes (évitant ainsi l’aspect le plus discriminant de la réforme) au sein de notre collège, nous déplorons les effets de cette réforme sur le fonctionnement de l’établissement et le bien-être de nos élèves.
Ainsi, les élèves ne sont plus jamais en classes en Français et en Mathématiques rendant beaucoup plus difficiles certaines activités, notamment celles en salle informatique et compliquant fortement leur adaptation à cette décisive troisième année du cycle 3, pourtant conçue pédagogiquement comme un tremplin vers le second degré, ou à la primordiale première année du cycle 4.
En effet, comme nous le redoutions, cette nouvelle organisation est complexe à appréhender, notamment pour les sixièmes. Certain.es se retrouvent séparé.es de leurs camarades pendant un tiers du temps scolaire. De plus, bien que les regroupements constitués soient hétérogènes, certain.es élèves se sentent exclu.es de la classe en ne suivant pas la majorité de leurs camarades en Français et en Mathématiques.
Sans surprise encore, la mise en place des « barrettes » a conduit à une complexification des emplois du temps notamment avec la contrainte de salles limitées (dans un contexte où le collège Pablo Picasso voit ses effectifs ne cesser d’augmenter). Ainsi, certain.es professeur.es doivent changer de salle entre chaque cours… Pédagogiquement, cela aboutit à certaines aberrations avec des classes qui se retrouvent à avoir deux, voire trois heures de cours d’une même discipline sur la même journée (ou la même demi-journée). Tout cela aurait pu être évité en appliquant les amendements au TRMD proposé par les représentant.es des personnels d’enseignement et d’éducation et soutenus par les représentantes des parents d’élèves.
Sur ce dernier point, la confiance est fortement écornée par le non-respect du droit. En effet, les représentant.es des personnels d’enseignement et d’éducation n’ont jamais eu la possibilité, malgré leurs nombreuses sollicitations, de mettre au vote leurs amendements au TRMD lors des conseils d’administration (alors même que le TRMD proposé par la direction a été rejeté très largement). De plus, le conseil d’administration extraordinaire régulièrement sollicité par plus de la moitié des membres du C.A. le 4 juin 2024 n’a jamais eu lieu. Comment construire en commun un projet scolaire si les représentant.es élu.es et leurs compétences ne sont pas respecté.es ?
Le choix d’imposer une DHG fait par la direction, malgré les nombreuses propositions et les textes de loi, laisse des traces fortes dans la relation avec les personnels. Cela peut, par exemple, se percevoir avec le nombre de classes qui n’ont pas de professeur.es principaux.ales (situation jusqu’alors inédite dans notre établissement).
Si nous nous félicitons que l’éventualité d’un brevet-couperet ait été suspendu, l’extension annoncée des regroupements en Mathématiques et Français en 4e et 3e à la rentrée 2025 nous préoccupe. En effet, cela conduirait à la disparition des aménagements (demi-groupes, options…) dans toutes les disciplines. Il faut donc en finir le plus vite possible avec cette réforme dite du « choc des savoirs » et mettre en place des réformes qui amélioreront les conditions d’apprentissage de nos élèves et les conditions de travail des personnels.