Bulletin de Sud éducation 93 à Aubervilliers, février 2025
Au sommaire :
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- En 2025, la lutte continue pour une école et une société égalitaire et émancipatrice
- [1er degré] Carte scolaire
- Réunion d'information syndicale
- 8 mars : grève féministe !
- [AESH] Rétro-activité de l’indemnité REP/REP+ : le ministère ne veut rien lâcher ? Nous non plus !
- [2nd degré] Une fonte des DHG sans borne
- Papiers, école, logement, santé : l'égalité des droits pour tou⋅tes !
En 2025, la lutte continue pour une école et une société égalitaire et émancipatrice
Le début de l’année 2025 est marqué par l’arrivée d’une nouvelle ministre de l’éducation nationale et d’un gouvernement toujours plus à droite.
L’année dernière, nous nous sommes battu·es pour un plan d’urgence dans le 93. Si cette lutte a permis de nous unir, rien n’a encore été gagné et les différentes instances qui ont lieu actuellement pour préparer la rentrée 2025 nous laisse penser que les moyens vont encore être amoindri pour les écoles, collèges et lycées de la ville. De nombreuses classes vont être fermées, ce qui laisse supposer des classes (sur)chargées (voir les articles sur la carte scolaire et les DHG). Nous allons devoir continuer de lutter pour les conditions d’apprentissages des élèves et nos conditions de travail.
À Aubervilliers, tout comme dans beaucoup de villes de France, plusieurs de nos élèves dorment à la rue. Si la mairie a été alertée à plusieurs reprises, rien n’est proposé pour ces familles. Elles se retrouvent ballottées d’hôtels sociaux en centres d’hébergements d’urgence, pour des courtes durées, souvent à l’autre bout de la région ; les enfants doivent alors faire des heures de transport en commun pour venir à l’école, parfois le ventre vide. Les annonces racistes faites actuellement par le ministre de l’intérieur et le ministre de la justice, la police qui entre dans un collège pour expulser une collégienne... nous devons allons devoir continuer à lutter pour protéger nos élèves et leur famille.
La place laissée à la droite conservatrice et l’extrême droite amène une pression de plus en plus importante sur le programme scolaire lié à l’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité. Et pourtant, les chiffres sont là, un enfant sur 10 est victime d’inceste, les violences sexuelles touchent chaque année 130 000 filles et 30 000 garçons, et l’âge moyen des premières violences sexuelles est 10 ans. En tant que professionel·les, nous devons nous former pour lutter contre ces violences et continuer de lutter pour que l’éducation nationale les prennent en compte dans ses programmes.
[1er degré] Carte scolaire
Fin janvier, au moment du CSA-D, la DSDEN annonce les potentielles fermetures et ouvertures de classes pour la rentrée 2025.
À Aubervilliers, nous nous retrouvons avec de nombreuses fermetures à : EM Dolto, EM Fromond, EM Prévert, EM Brossolette, EM Davis, EE Perrin, EE Stendhal, EE Balzac, EE Delbo, EM Saint Just, EE Babeuf, EE Robespierre, EE Joliot Curie, EE Vallès, EE Mathiez et EEQuinet.
Il y aurait des ouvertures de classes à : EM Bloch, EM Shiva et EE Kahlo ainsi qu’une ouverture d’UPE2A à Delbo.
Ces fermetures posent question, nous savons que nous sommes dans une ville où il y a beaucoup de déménagements et aménagements durant l’année et que les chiffres évoluent tout le temps. De nombreux bâtiments sont en construction et livrés au cour de l’année. Où seront accueillis les enfants qui arrivent dans ces bâtiments ? Cela nous fait craindre des classes surchargées à la rentrée.
Par ailleurs, l’enseignement privé prend de plus en plus de place dans la ville, et ce sous financement public.
Sud éducation 93 revendique 20 élèves par classe et s’oppose à la fermeture des classes sur la ville.
Réunion d'information syndicale
Les réunions d’information syndicale (RIS) sont des moments de formation organisée par les syndicats, qui permettent de remplacer 9h (3x3h) de temps de formations imposées par l’éducation nationale sur les 108h. Il s’agit d’un droit qui ne peut pas être remis en cause par votre inspecteur⋅trice.
SUD éducation organise le mardi 11 février une RIS avec l’association Cl’af’outils :
Aubervilliers : réunion d’information syndicale mardi 11 février 2025
8 mars : grève féministe !
Violences sexistes et sexuelles, écarts de salaires, travail invisible, offensive réactionnaire à l'école : ça suffit ! Le 8 mars c'est la journée internationale pour les droits des femmes. Mobilisons-nous pour les droits des femmes et de toutes celles et ceux qui subissent le patriarcat, dans l’éducation et ailleurs. En Seine-Saint-Denis, ce 8 mars aura une signification particulière : Jamila, comédienne au Studio Théâtre de Stains, harcelée et licenciée parce qu’enceinte passera le 3 mars devant la Cour d’appel de Paris, le directeur administratif du théâtre ayant décidé de faire appel de sa condamnation en 2023.
Plusieurs rendez-vous pour préparer une semaine de rentrée féministe :
- samedi 8 février : soirée de soutien à Jamila et pour en finir avec les violences sexistes dans la culture. Lectures, débats, chorale et boom féministe de 18h30 à minuit aux Amarres 24 quai d’Austerlitz 75013, entrée prix libre
- lundi 3 mars : rassemblement de soutien à Jamila à 13h devant la Cour d’appel de Paris
- mercredi 5 mars : après-midi de préparation du 8 mars, confection de badges, slogans, pancartes… à la Bourse du travail de Montreuil 24 rue de Paris
- samedi 8 mars : formation syndicale sur la parentalité et les violences sexistes à 10h à la Bourse du travail d’Aubervilliers puis repas en non-mixité sans homme cis, départ collectif vers la manifestation parisienne
Soirée En finir avec les violences sexistes dans la culture ! Soutien à Jamila le 8 février
[AESH] Rétro-activité de l’indemnité REP/REP+ : le ministère ne veut rien lâcher ? Nous non plus !
[2nd degré] Une fonte des DHG sans borne
Le CSA (Comité Social d'Administration - ancien CTSD et CTA) a eu lieu ce jeudi 30 janvier. Sans étonnement, il manque des heures pour les élèves.
Sur Aubervilliers, la moitié des collèges perdent encore des élèves : Péri : -41 élèves / -2 divisions ; Diderot : -37 élèves / -2 divisions ; Halimi : -14 / -1 division ; Makeba : -34 / -1 division.
Au lieu de favoriser la baisse du nombre d’élèves par classe, le choix est de fermer des divisions dans ces établissements, faisant monter le nombre d’élèves par classe sur la ville (on passe d’une moyenne de 22,04 à 22,38). Alors que la moitié des collèges existent des dispositifs ULIS et que tous les collèges de la ville, sauf Makeba, sont dotés de classes d’accueil, cela annonce des difficultés à la rentrée pour inclure les élèves dans les classes ordinaires.
Côté lycée, les DHG fondent alors qu’il y a peu de fermetures de classe. Cela veut dire qu’il y aura également une explosion des effectifs dans les classes, déjà trop chargées, au lycée.
En parallèle, le privé continue de grossir. Notre Dame des Vertus a construit de nouveaux bâtiments et rénové les anciens, les effectifs ne cessant d’augmenter. L’État finance la mise en concurrence de l’école publique et sa dégradation en payant pour garantir aux élèves des milieux favorisés l’entre-soi d’une scolarité ségréguée. Et au lieu d’abonder des moyens dans l’éducation prioritaire, tous les établissements sont invités à rejoindre la cité éducative d’Aubervilliers. On connaît les limites et les dangers de ce type de dispositif : tri des associations intervenant pour la cité éducative, conditions de financement flou, sorties imposées aux équipes…
Ne nous laissons pas faire, organisons des mobilisations dans nos établissements pour demander plus de moyens.
Papiers, école, logement, santé : l'égalité des droits pour tou⋅tes !
Quel sort pour les ancien⋅nes habitant⋅es du Bathyscaphe à Aubervilliers ?
Le vendredi 20 décembre 2024, à la veille des vacances scolaires, le squat Bathyscaphe situé rue de la Nouvelle France a été expulsé par la police. Les familles ont été emmenées dans des centres d'hébergement tandis que les hommes seuls ont été hébergés dans un gymnase de la ville.
Ce qui a permis l’expulsion du lieu, normalement protégé par la trêve hivernale, c’est l’arrêté de péril pris par la municipalité d’Aubervilliers suite à l’incendie qui s’est déclaré dans une partie d’un des bâtiment le 5 décembre dernier. Depuis, les ancien⋅nes habitant⋅es et les collectifs, associations et syndicats en soutien se mobilisent pour obtenir des hébergements et logements pérennes et salubres pour toutes et tous ! Jeudi 30 janvier, tou⋅tes étaient relogé⋅es avec des solutions plus ou moins stables !
Texte écrit le 12 janvier 2025 et diffusé dans la rue
Nous sommes des réfugié⋅es tchadiens, soudanais, égyptiens, algériens, guinéens, sénégalais. Nous vivons au gymnase depuis l’expulsion de notre maison, le Bathyscaphe, le 20 décembre 2024. Les familles sont hébergées dans des centres d’hébergements ou se sont débrouillées par elles-mêmes.
Depuis que nous sommes en France, on a vécu dans plusieurs squats, à l’Île-Saint-Denis, à Rosny-sous-Bois, à Vitry-sur-Seine, au Pré-Saint-Gervais. À chaque fois, nous avons été expulsés sans délai et sans solution durable : quelques jours d’hôtel ou de gymnase et la rue.
On demande à la mairie d’Aubervilliers, à la préfecture, à l’association Main tendue des solutions : un logement pour tout le monde. On est en plein hiver, il fait froid. On ne veut pas retourner à la rue, on y a trop vécu. On appelle le 115 mais rien ne change.
Nous sommes au gymnase jusqu’au 31 janvier, mais s’il n’y a pas de solution nous ne sortirons pas. Nous demandons à la population de nous soutenir.
Les anciens habitants du Bathyscaphe qui vivent au gymnase
Soutien à l'occupation de la Gaîté Lyrique !
SUD éducation 93, aux côtés de nombreux autres syndicats et associations, a signé un communiqué en soutien à l'occupation de la Gaîté Lyrique à Paris par plus de 300 mineur⋅es isolé⋅es regroupé⋅es au sein du collectif des Jeunes de Belleville. Ielles exigent que les autorités reconnaisse leur minorité et l'accès aux droits : école, santé, logement. Depuis le début de la lutte, le collectif a obtenu l'hébergement de plus de 800 jeunes et la scolarisation de 200 d'entre-eux⋅elles.
Appel intersyndical et inter-associatif au soutien de l’occupation de la Gaîté Lyrique