Le 8 mars, toutes et tous en lutte pour les droits des femmes !

Les rendez-vous de la journée :


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Violences sexistes et sexuelles, écarts de salaires, travail invisible, offensive réactionnaire à l'école : ça suffit !

Le 8 mars c'est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Mobilisons-nous pour les droits des femmes et de toutes celles et ceux qui subissent le patriarcat. Pour cela, investissons au maximum l’ensemble des lieux possibles, matériels ou non et dans tous les domaines.

Cette année a notamment été marquée par le procès des viols de Mazan qui a mis en lumière leur caractère systémique. Elles ne sont pas l’apanage d’une minorité d’hommes déviants mais bien permises par la culture du viol en vigueur dans la société.

Parmi, les 51 hommes accusés d’avoir violé Gisèle P., aucun ne s’est interrogé sur le consentement de la victime et la plupart continue, malgré la présence de vidéos la montrant droguée et inconsciente, de nier leur crime. Le procès montre néanmoins l’urgence de s’engager contre les violences sexistes et sexuelles et plus largement, pour les droits de toutes les femmes.

Le 8 mars, portons nos revendications par la manifestation !
Lundi 3 mars à 12h : rassemblement et happening à la Cour d’appel de Paris (place du Châtelet) lors du procès en appel de Jamila, comédienne au Studio Théâtre de Stains, harcelée et licenciée parce qu’enceinte.
Samedi 8 mars : à Montreuil, Saint-Denis et Aubervilliers, des actions sont prévues le matin dans les Bourses du travail. L’après-midi, manifestation à Paris.

Lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans l'éducation !

Depuis la circulaire du 9 mars 2018, les textes règlementaires obligent l’employeur à la mise en œuvre d’un dispositif de signalement et de traitement des violences sexuelles et sexistes. Il aura fallu attendre début 2023 pour que l’Éducation nationale le mette en place.

Dans notre académie, la cellule est noyée dans une cellule plus large contre le harcèlement et les violences. Cela ne suffit pas, nous devons nous mobiliser pour défendre et obliger l’employeur à remplir ses responsabilités de protection des personnels.

De plus, la procédure en lien avec Stop discriminations doit être améliorée : les délais sont trop longs, les protocoles trop opaques et les retours faits aux collègues trop peu nombreux.

Ces cellules doivent être indépendantes de la hiérarchie et les personnels qui y travaillent doivent être formés.

SUD éducation 93 revendique : 

  • la reconnaissance et la prise en charge systématique par la hiérarchie de tous les comportements sexistes oppressifs : des remarques aux attouchements, en passant par le harcèlement sexuel, subi par les élèves et par les personnels,
  • des moyens et des formations pour les personnels en charge des cellules contre les violences sexistes et sexuelles dans notre académie.

Le harcèlement sexuel est « constitué par des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » (Article L1153-1 du Code du travail)

Contre l'offensive réactionnaire, une véritable éducation antisexiste et antiraciste !

Ces dernières années, l’Éducation nationale a été attaquée par de nombreux groupes réactionnaires, de la Manif pour tous aux Parents vigilants, en passant par Némésis. Ces collectifs visent particulièrement les séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Au terme de longs échanges, le Conseil supérieur de l'éducation, réuni les 29 et 30 janvier, a fini par émettre un avis favorable au programme d'éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (Evars).

Le ministère se donne enfin les moyens d’appliquer la loi de 2001 instaurant 3 séances d’éducation à la sexualité par an pour chaque élève tout au long de sa scolarité. Si SUD éducation se réjouit que des notions essentielles telles que l'identité de genre, l'homophobie ou la transphobie y aient été intégrées, le syndicat déplore que certains termes ne soient pas introduits plus tôt au cours de la scolarité pour rendre compte des réalités vécues par les élèves et mettre des mots sur des situations qui font le quotidien des classes : le terme "LGBTIphobies" n'apparaît ainsi qu'en terminale et le terme "identité de genre" n'est abordé qu'en troisième. Nous continuerons à défendre l’introduction de ces notions tout au long de la scolarité car elles sont essentielles à la construction d’une école véritablement inclusive et qui lutte durablement contre les LGBTIphobies. En effet, l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle que nous défendons doit être faite dans une perspective non hétéro- et cis-centrée, c’est-à-dire qui mette sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre.

La domination patriarcale n’est pas la seule forme de domination qui pèse sur les individus. Il y en d’autres : capitalisme et système de classes, racisme et discriminations. À nous de veiller pour ne pas laisser le féminisme se faire instrumentaliser et servir des argumentaires xénophobes.

Nous rappelons notre opposition à la loi de 2004 sur le port des signes religieux ostensibles et à la note de service islamophobe qui interdit l’abaya. Une fois de plus, c’est essentiellement le corps des femmes qui est contrôlé. Nous refusons également que nos collègues musulmanes soient prises à partie par la hiérarchie lorsqu’elles portent le voile.

Enfin, la loi Retailleau qui dans la lignée de la loi Darmanin attaque le droit des personnes étrangèr·es de manière extrêmement violente, ne permet pas la régularisation des personnes sans-papier et va toucher tout particulièrement les femmes les plus précaires. Nos collègues étrangèr·es, en plus d’être discriminé·es par la clause de nationalité qui les empêche de passer les concours pour devenir fonctionnaires, seront encore précarisés davantage. N’oublions pas non plus que leurs enfants, ce sont nos élèves.

Restons vigilant·es et mobilisé·es contre les discriminations racistes, sexistes et LGBTQIphobes. Travaillons à un renversement radical des oppressions malgré toutes les intimidations réactionnaires.

SUD éducation 93 revendique : 

  • l’introduction plus tôt de notions dans le nouveau programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) : "intersexuation", "identité de genre", "LGBTphobie",
  • la mise en place de dispositifs permettant aux élèves de réfléchir aux discriminations et de déconstruire les stéréotypes,
  • l’abrogation de la loi de 2004 sur le port de signes religieux ostensibles.

Pour une véritable égalité salariale et la reconnaissance des métiers féminisés !

Dans l'Éducation nationale, les femmes gagnent 13,6% de moins que les hommes. On connaît les mécanismes qui engendrent ces inégalités : 78% des temps partiels concernent les femmes, les hommes prennent davantage d’heures supplémentaires, ils sont plus représentés dans les corps les mieux rémunérés et sont davantage promus par la hiérarchie. De plus, le partage inégal des tâches ménagères et parentales, de même que le système de promotion et de notation favorise les progressions de carrière des hommes et aggrave donc les inégalités.

Dans l'Éducation nationale, les femmes sont sur-représentées dans les professions les plus précaires et les moins rémunérées. La quasi-totalité des ATTE sont des femmes. Elles représentent aussi 92% des AESH. Pour la plupart, ces femmes sont racisées et subissent aussi bien des discriminations sexistes que racistes. Malgré leur rôle essentiel, elles ne bénéficient ni d’un vrai statut de la fonction publique ni d’un vrai salaire.

SUD éducation 93 revendique :

  • l’égalité salariale entre les hommes et les femmes au travail comme dans la retraite, avec un salaire unique aligné sur le plus favorable,
  • le maintien des avantages préférentiels pour les femmes tant que l’égalité des salaires et de la prise en charge des enfants n’est pas réalisée, vers la majoration des retraites du niveau des inégalités de salaires constatées,
  • la neutralité des congés maternité, un congé parental mieux réparti entre les parents et mieux rémunéré,
  • la titularisation sans condition de tou·tes les précaires, et l’arrêt du recrutement de personnels sur des contrats précaires,
  • le développement des services de la petite enfance,
  • le congé menstruel et la possibilité d’allaiter sur nos lieux de travail.

Voir aussi

8 mars 2025 : grève féministe !