L’intersyndicale éducation 93 FSU, CGT, SUD et CNT se félicite de l’adoption du programme d’Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité (EVARS) par le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE), avec 60 voix pour et aucune opposition. Ce vote marque une avancée significative vers la mise en œuvre effective d’un programme indispensable pour l’ensemble des élèves.
Ce programme constitue un levier essentiel pour développer la connaissance et l’estime de soi, favoriser des relations saines et lutter contre les violences sexistes et sexuelles, les violences intrafamiliales ainsi que les discriminations de genre. Il s’inscrit pleinement dans une approche éducative, permettant aux élèves de se construire en tant qu’individus dans une société marquée par les inégalités et les violences patriarcales.
Nous demandons désormais la mise en œuvre rapide et effective de ce programme dans tous les écoles et les établissements. Cela implique une formation solide et adaptée des personnels sur leur temps de service, avec des échanges entre pairs et un accompagnement qui ne saurait se limiter à quelques modules en ligne. Nous exigeons également les moyens nécessaires, notamment en personnels psycho-médico-sociaux, et le financement des heures prévues par la loi dans chaque établissement pour répondre aux besoins engendrés par la mise en place de ces séances et par la libération de la parole qu’elles favoriseront.
Renforcement de la dénonciation des attaques contre le programme EVARS
L'intersyndicale éducation 93 FSU, CGT, SUD et CNT exprime sa profonde inquiétude face à l'intensification des attaques menées par des groupes réactionnaires et d'extrême droite contre le programme d'Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité (EVARS). Ces actions visent non seulement les personnels éducatifs, mais également les fondements mêmes de l'École publique et de la société.
Depuis la publication du programme EVARS, nous observons une recrudescence d'initiatives hostiles : distribution de tracts mensongers, diffusion de vidéos virales véhiculant de fausses informations sur les réseaux sociaux, pressions exercées par certains parents pour connaître le contenu des séances, y assister ou retirer leurs enfants de l'école lors de ces sessions, et appels à des mobilisations spécifiques. Ces attaques, graves et inacceptables, ciblent des professionnels qui ne font que remplir leur mission éducative. Elles cherchent à entraver l'ambition émancipatrice de l'École et de ce programme, en refusant d'élargir les horizons d'apprentissage des élèves et en contribuant à la perpétuation d'un ordre social dépassé, où la différence et l'altérité sont niées, et dans laquelle la protection des enfants n’est pas une priorité.
Nous appelons la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, à adopter une position claire et ferme en faveur de la protection et de l'accompagnement des personnels. Aucun·e professionnel·le ne doit être menacé·e ou remis·e en cause pour avoir accompli sa mission de service public. Les élèves ont droit à une éducation complète et à une santé intégrale. Aucun·e élève ne doit être privé·e de ce droit en raison de l'autorité parentale, de croyances ou de choix culturels ou religieux. C’est le rôle de l’école de donner accès à des contenus fiables et émancipateurs à l’ensemble des élèves, sans céder aux pressions et à l’instrumentalisation par l’extrême-droite.
Il est impératif que le ministère de l'Éducation nationale et ses représentant·es dans les académies et les départements portent une voix forte en faveur de l'existence et de la mise en œuvre de ce programme.
L'État ne doit pas laisser prospérer des contrevérités qui sapent les fondements de l'École publique et décrédibilisent la parole des personnels. Une campagne d'information à destination des familles sur le contenu du programme, utilisant divers canaux tels que les supports papier, les réseaux sociaux et les médias nationaux, doit être engagée sans tarder.
L'intersyndicale FSU, CGT, SUD et CNT reste mobilisée pour garantir l'application pleine et entière du programme EVARS et pour défendre une École publique émancipatrice, égalitaire et protectrice pour tou·tes.