L’Éducation nationale a un nouveau ministre et la nouvelle a été accueillie avec soulagement par les personnels après cinq longues années d’outrances racistes et réactionnaires de Jean-Michel Blanquer.
La principale contribution au débat public de ce dernier aura donc été la légitimation de thèses et vocabulaire d’extrême droite auxquels il a donné une caisse de résonance. Pourtant prolixe dans les médias durant le quinquennat, on ne l’a pas entendu depuis son départ condamner les violentes attaques racistes qui visent son successeur.
Si la nomination de Pap Ndiaye est un signal apparent de rupture, il a accepté une feuille de route dans la continuité des réformes qui ont fragilisé l’Éducation nationale. La composition de son cabinet et la nomination de Jean-Marc Huart confirment qu’il n’y a aucun changement de ligne dans la politique éducative.
À ce titre les annonces contenues dans le programme d’Emmanuel Macron, par exemple concernant l’avenir de l’enseignement professionnel, l’accroissement de l’autonomie des établissements et la remise en cause des obligations réglementaires de service, restent très inquiétantes.
D’ores et déjà, Pap Ndiaye doit s’atteler à des chantiers d’urgence : préparation de la rentrée 2022 dans un contexte de crise du recrutement, décrets sur la prime REP et REP+ des AED et AESH mais également sur le passage en CDI des AED qui ont atteint la limite des 6 ans et la création d’un vrai statut pour les AESH
Il faut également des réponses rapides sur la répression qui frappe les personnels, à commencer par les 6 de Pasteur (Saint-Denis). Celle-ci doit prendre fin sans délais.
Enfin, les nombreuses promesses de revalorisation salariale doivent maintenant se concrétiser dans un contexte de forte inflation.
À l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau s’inscrit également dans la continuité. Artisane de la LPPR, son action à la présidence de Paris-Saclay n’incite pas à l’optimisme.
Dans nos deux ministères il faut donc s’organiser dès maintenant pour construire les résistances face à la dégradation de nos conditions de travail, la casse des collectifs et la logique de marchandisation à l’œuvre.