Communiqué de SUD éducation 93
Aujourd'hui il n'y a toujours pas de solution pérenne, que ce soit à Paris pour les jeunes de Belleville, dans le 93 à Saint-Denis, à Aubervilliers au squat du Batyscaphe ou encore à Montreuil avec les familles du squat Gambetta. Depuis plusieurs mois, des mères isolées avec enfants en bas âge dorment devant l’hôpital Delafontaine ou le 6B à Saint-Denis. Ces femmes, pour la plupart privées de papiers et de logement, se battent depuis plusieurs mois dans le cadre du Collectif Combat pour l’Hébergement 93 pour des solutions de logements dignes et un avenir meilleur pour elles et leurs enfants. Ce sont les mères de nos élèves. Nous, travailleur⋅ses de l’éducation voyons les conséquences concrètes de ces conditions de vie indignes sur nos élèves qui ne peuvent ni réussir leur scolarité, ni s’épanouir quand leurs parents sont jeté⋅es à la rue ou risquent de se faire expulser à tout moment. C’est un droit fondamental que de pouvoir aller à l’école dans des conditions dignes. Nous devons les soutenir.
D’après un rapport publié par les associations gestionnaires du 115, ce sont au moins 450 personnes qui dorment à la rue en Seine-Saint-Denis, dont plusieurs dizaines de femmes seules ou enceintes. Beaucoup de personnes à la rue sont sans-papiers et/ou dans une précarité extrême. Les expulsions de squats, facilitées par la loi Kasbarian sont toujours plus nombreuses, jetant les parents de nos élèves et nos élèves à la rue. Le parc de logement social est totalement saturé alors que des milliers d’euros ont été investis par l’État et les promoteurs pour construire des appartements pour le village olympique à la sueur des travailleur⋅ses avec ou sans-papiers. Pourtant, il y a plus de 3296 logements vacants en 2021 dans la seule ville de Saint-Denis et 42 000 dans tout le département.
Ces situations dramatiques sont la conséquence de politiques racistes et antisociales qui maintiennent ces familles dans la précarité et l’isolement : c’est une véritable chasse aux précaires et aux immigré⋅es menée par certaines municipalités, à commencer par celle de Saint-Denis qui a profité des Jeux Olympiques et Paralympiques pour mener des politiques ultra-sécuritaires et favoriser la gentrification. De plus, ces familles sont en première ligne des attaques racistes du gouvernement Macron qui promet d’aller encore plus loin avec une énième loi immigration. Au programme : proposition de suppression de l’Aide Médicale d’État, prolongement de l’enfermement dans les centres de rétention administrative... À travers ces attaques, c’est une politique de tri social et raciste qui s’opère.
Face à la montée de l’extrême-droite et à un gouvernement qui mène des politiques dignes du Rassemblement National, nous devons en tant que travailleur⋅ses de l’éducation montrer notre soutien indéfectible à ces familles. Les collectifs de sans-papiers montrent la voie pour lutter contre les politiques racistes et contre l’extrême-droite. Aux côtés de ces familles, nous personnels de l’éducation, devons exiger un toit pour tou⋅tes les enfants et un accès à une scolarité digne.
SUD éducation 93 revendique le retrait des lois antisociales, comme la loi Kasbarian sur le logement, et des lois racistes comme la récente loi immigration de Darmanin. SUD éducation 93 réclame la réquisition des logements vides et lutte pour la régularisation de tou⋅tes les sans-papiers. Aucune famille n’est illégale : papiers, logement et école pour tous et toutes !
SUD éducation 93 appelle les personnels à participer aux mobilisations qui auront lieu dans les prochaines semaines : manifestations, actions et réunions publiques, etc. et à renforcer les collectifs qui localement se battent pour le logement et/ou la régularisation.
Dans nos écoles et établissements aussi nous pouvons agir. Un 4 pages pratique Que faire pour aider nos élèves et leurs familles à la rue ? donne des pistes d’action à mener. Dans plusieurs villes, des permanences d’aide aux familles sans-papiers ne demandent qu’à être renforcées.
Par ailleurs, pour donner de la visibilité, nous proposons aux équipes des écoles et établissements de faire des photos avec le visuel au dos de nous les envoyer ou les repartager sur les réseaux sociaux avec le #LogementEtPapiersPourTous