Nous sommes des professionnels du collège Gabriel Péri à Aubervilliers, un collège membre du Réseau d’Education Prioritaire (REP) et situé dans la commune la plus pauvre de France. Nous serons en grève mardi prochain (7 décembre) pour dénoncer le manque criant de personnel dans notre établissement.
En particulier, nous n’avons plus d’assistante sociale depuis près d’un an, alors même que nous avons normalement un poste à temps plein, tout comme nous n’avons plus qu’une infirmière à mi-temps, quand notre établissement a droit à un temps complet. Les situations de crise doivent donc être gérées par les conseillères principales d’éducation, dont ce n’est pas le métier et qui n’ont pas les compétences requises. Un formulaire leur a été fourni pour faire face aux situations critiques par le service social en faveur des élèves de la DSDEN, comme si cela pouvait se substituer à un professionnel compétent à temps plein. On imagine sans difficulté qu’il n’est guère possible de gérer des situations graves et urgentes (élèves à la rue, violences familiales, etc.) à l’aide d’un simple formulaire et que les élèves en difficulté pâtissent beaucoup de ne pouvoir être pris en charge et faire respecter leurs droits. Aux situations graves et urgentes s’ajoutent de nombreuses situations plus simples, qui pourraient être réglées sans trop de difficultés mais qui, faute d’être traitées, "pourrissent" et se dégradent.
En outre, il nous manque, au collège Gabriel Péri, environ 60 heures d’accompagnement pour les élèves en situation de handicap. Ces élèves, déjà fragilisés par leur handicap, sont fortement pénalisés de ne pouvoir bénéficier des heures d’accompagnement auxquelles ils ont droit. Par exemple, il a été notifié que Moussa devait être suivi par une AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap) 24 heures par semaines parce qu’il a d’importants troubles du comportement. Il n’a cependant, en réalité, que 12 heures d’accompagnement, ce qui nuit non seulement à cet élève en difficulté, mais aussi à la classe dans laquelle il se trouve, dont l’ambiance de travail est fortement affectée par cette situation. Les exemples de ce type sont légion et constituent, dans notre établissement, plutôt la norme que l’exception quand il s’agit de la prise en charge des élèves en situation de handicap.
Nous voudrions vous inviter à couvrir la situation catastrophique de notre collège, ainsi que notre grève de mardi prochain, 7 décembre.
Ne supportant plus que les droits les plus élémentaires de nos élèves soient quotidiennement bafoués dans l’indifférence générale, nous souhaiterions alerter l’opinion publique de cette situation.