Communiqué des personnels du lycée Utrillo du 5 avril 2024
Il n’y a pas eu cours cette semaine au lycée Utrillo. Le 22 avril, y aura-t-il une rentrée ?
La semaine du 2 avril a été fortement perturbée. Mardi 2 avril, des élèves se sont mobilisés et ont bloqué le lycée pour demander de la transparence quant au départ précipité de l’ancien proviseur, le report du bac blanc, et des meilleures conditions d’accueil. De nombreuses forces de police sont alors intervenues et des affrontements ont eu lieu : tirs de grenades de désencerclements, de gaz lacrymogènes, de feux d’artifices, lancers de projectiles, incendies volontaires, mouvement de foule. Le rectorat a refusé de fermer le lycée.
Mercredi 3 avril, devant une situation similaire, nous avons décidé de nous mettre en droit de retrait et avons redemandé la fermeture du lycée. Nous avons obtenu l’annulation du bac blanc. Pour le reste, le rectorat nous a enjoint de reprendre le travail et a de nouveau refusé la fermeture.
C’est la mobilisation des parents qui a permis un retour au calme le jeudi 4 avril : ils et elles ont en effet appelé à ne pas envoyer leurs enfants au lycée afin de les garder en sécurité. Jeudi, il y avait 130 élèves. Une très forte présence policière aux alentours du lycée a été maintenue toute la journée. Pour accéder au lycée, de nombreux élèves ont dû être contrôlés et fouillés par les policiers présents.
Ce vendredi, environ 200 élèves sont présents. Il y a toujours une très forte présence policière devant le lycée. Devons-nous rappeler au rectorat qu’un établissement vidé de ses élèves, craignant pour leur sécurité mentale et physique, et gardé par une force policière, n’est pas un établissement qui fonctionne normalement ?
Pour reprendre les cours et notre travail éducatif, nous avons besoin :
- de communication écrite et transparente sur le départ de l’ancien proviseur
- d’un temps de concertation entre adultes, sur des heures banalisées
- d’un temps de rencontre avec les élèves, pour écouter leurs revendications et renouer la confiance
- du maintien de la cellule d’écoute pour les élèves et les adultes à la rentrée
- d’un pôle médico-social au complet : nous n’avons actuellement ni infirmièr.e, ni psychologues
- d’un.e adjoint.e pour remplacer notre ancien adjoint devenu proviseur
Le rectorat ne peut continuer à nier la réalité du lycée Utrillo : nous n’avons pas fonctionné cette semaine. La sécurité psychique et physique de notre communauté éducative (élèves, personnels, parents) n’est pas assurée. Se contenter d’une réponse policière ne résoudra pas la situation : au contraire, elle accentue les tensions et les cassures.
Nous ne voulons pas plus de policiers devant le lycée, nous demandons des communications claires et des moyens pour accueillir nos élèves de façon digne et sécurisée
Les personnels mobilisés du lycée Utrillo, soutenus par leurs sections syndicales CGT, SUD éducation, SNES, FO, CNT