Communiqué des personnels mobilisé.e.s du lycée Maurice Utrillo de Stains (93)
Suite au vote hier soir de la loi dite « immigration » à l’assemblée nationale avec les voix de droite et d’extrême-droite, nous sommes à la fois sidéré.e.s et déterminé.e.s à agir. Cette loi raciste consacre le principe de « préférence nationale », promue par l’extrême droite. Elle porte atteinte aux valeurs que nous défendons et fragilisera la vie de nos élèves et de leurs familles.
• Nos élèves, né.e.s en France de parents étranger.ères, ne pourront plus acquérir
automatiquement la nationalité française. C’est le droit du sol qui est remis en cause
et la citoyenneté d’une partie de nos élèves qui est bafouée. C’est une contradiction
complète avec notre mission de former des citoyens, désormais sans droits quand
ils n’ont pas les bons papiers ou leurs parents la bonne nationalité.
• Nos élèves et leurs familles, n’ayant pas la nationalité française, seront massivement
appauvris par cette loi qui conditionne le droit à des aides sociales, comme les
allocations familiales ou les aides au logement, à une présence de cinq ans sur le
territoire français. Dans quel état matériel et psychique viendront étudier nos élèves
dont les familles sont privées des ressources leur permettant de vivre avec un
minimum de dignité ?
• Les étudiants étrangers, s’ils ne peuvent pas payer une caution financière, ne
pourront plus réaliser leurs études supérieures en France. Ainsi, cette loi prive donc
d’études les étudiant.e.s étranger.ères modestes.
Ce tri selon la nationalité de nos élèves et de leurs familles nous est insupportable. Comment continuer à exercer notre métier dans un pays qui pourrit la vie de millions de personnes parce qu’iels n’ont pas la bonne nationalité ? Comment construire l’avenir de nos élèves dans cette société, quand le gouvernement leur signifie qu’iels ne sont pas légitimes en France et la loi les prive de tous les droits, parce qu’iels ne sont pas né.e.s au bon endroit ou que leurs parents n’ont pas la bonne nationalité ?
S’il n’est pas facile de construire une mobilisation dans l’urgence et à la veille des vacances, nous comptons sur nos organisations syndicales ainsi que sur les parents d’élèves pour nous accompagner dès maintenant dans cette lutte. Nous sommes également prêt.e.s, tout comme le lycée Feyder à Epinay-sur-Seine, à nous organiser avec les autres établissements du bassin ou de Seine-Saint-Denis pour bâtir une mobilisation collective et déterminer ensemble les actions possibles.
La rentrée de janvier sera intense, entre notre mobilisation pour un plan d’urgence pour l’éducation dans le 93 et notre opposition à cette loi « immigration », mais nous sommes convaincu.e.s de l’importance de ces combats afin de garantir une école qui puisse dignement accueillir nos élèves.