La SNEM, une usine toxique à 50 mètres des écoles
La SNEM (Société Nouvelle d’Eugénisation des Métaux, sise 34 rue des Messiers à Montreuil) était une installation classée à risque pour l’environnement (ICPE) qui a utilisé, pendant plusieurs dizaines d’années et en très grande quantité des substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques : Chrome 6, acide nitrique, acide sulfurique, acide fluorhydrique, cadmium, nickel. Elle a fermé en 2018 et son terrain a été acquis par l’OPHM (Office HLM de Montreuil).
La SNEM est à proximité immédiate des 4 écoles Jules Ferry-Anne Frank et du collège Solveig Anspach.
Dépollution précipitée, risque nié
Les employé·es de l’entreprise Columbo commencent la démolition de la SNEM le 29 juin 2022. Cette phase de démolition est critique : les pollutions volatiles, contenues jusque là, peuvent se libérer par dégazage ; les métaux lourds comme le chrome 6 peuvent se répandre sous forme de poussières. Pourtant, aucun équipement de protection individuel adapté ni information sur la toxicité des matières manipulées ne sont données aux employé·es de l’entreprise Columbo. Aucune mesure de précaution n’est envisagée pour sécuriser les personnels de l’éducation nationale et leurs élèves. Le 30 juin, Sud éducation 93 dépose une alerte CHSCT pour danger grave et imminent. L’inspection du travail est
saisie. Le DAASEN 93 (Directeur Adjoint des Services de l’Education Nationale) déclare la situation sans risque, sans apporter la moindre garantie. Sans risque, mais le chantier est interrompu jusqu’aux vacances scolaires... Relancée plusieurs fois, l’inspection du travail ne se déplace pas.
La dépollution, un chantier à haut risque
La SNEM est aujourd’hui entièrement démolie. Les capteurs de mesures d’air, posés pendant l’été sur le toit de l’école Jules Ferry 1, sonnent tous les jours, parfois au milieu de la nuit. Les personnels de l’école n’en connaissant pas la raison : dépassement des seuils ? panne de batterie ? Aucune information
ne leur est communiquée sur la méthodologie retenue, le choix du lieu de pose. Aucun résultat ne leur est transmis. Cet automne, le terrain occupé par une SNEM désormais invisible, sera dépollué par « venting ». C’est la solution retenue par l’entreprise TESORA, solution pourtant inadaptée à la nature
des sols du terrain de l’ex-usine et aux pollutions de surface ou de moyenne profondeur.
Les employé·es de l’entreprise de dépollution sous-traitante, les personnels de l’éducation
nationale et les habitant·es du quartier seront inévitablement exposé·es au risque de dégazage par les sols.
Solidaires Montreuil exige :
- l’identification précise des zones d’extension possibles des panaches de
pollution depuis le site de la SNEM et ainsi l’évaluation des risques toxiques professionnels pour les personnels de l’éducation nationale et les employé·es des chantiers de démolition et de dépollution - l’accompagnement par la médecine de prévention des personnels exposés aux risques toxiques professionnels, le contrôle des entreprises en charge de la démolition et de la dépollution par l’Inspection du travail,
- le recrutement d’agent·e de l’inspection du travail pour les sections de contrôle de Montreuil actuellement vacantes.
Union locale Solidaires Montreuil • permanences à la Bourse du travail de Montreuil,
24 rue de Paris, Montreuil • Tél 01 48 51 05 93 – solidairesmontreuil@wanadoo.fr