Les personnels du collège Paul Bert de Drancy dénoncent des conditions d'accueil des élèves et des conditions de travail de plus en plus dégradées. En cause, l'augmentation constante des effectifs sans que les moyens suivent et dans des locaux inadaptés. Construit à l'origine pour 700 élèves le collège en accueille aujourd'hui 800, et 865 annoncés à la rentrée 2025.
[extraits du tract téléchargeable en bas de page]
Nous, personnels enseignants et d’éducation du collège Paul Bert de Drancy, dénonçons les conditions de travail et d’accueil des élèves depuis déjà plus de deux ans, et qui s’annoncent encore plus préoccupantes pour la rentrée 2025, malgré nos signaux d’alerte.
Année scolaire 2023-2024
- augmentation constante des effectifs, les classes sont passées de 26 à 28 élèves jusqu'à 31
- 765 élèves en 2023 alors que les prédictions tablaient sur 756 en 2025
- classes de 30 élèves en langues vivantes
- 2 postes de CPE et 6 AED pour 765 élèves
- inclusion pour les ULIS (élèves en situation de handicap) et UPE2A compliquée par le nombre d'élèves par classe
- 28 divisions + 2 dispositifs : ULIS et UPE2A.
Année scolaire 2024-2025
- augmentation TOUJOURS constante des effectifs, les classes
sont passées de 26 à 28,3 élèves en moyenne par classe. - 800 élèves comptabilisés le 10 février 2025 !!!
- 2 postes de CPE et 6 AED pour 800 élèves
- inclusion pour les ULIS (élèves en situation de handicap) et UPE2A IMPOSSIBLE vu le nombre d'élèves par classe.
- 29 divisions + 2 dispositifs : ULIS et UPE2A.
Prévisions 2025-2026
- 865 élèves annoncés à la rentrée de septembre 2025 alors que les prédictions tablaient sur 756.
- Pas de recrutement d’AED malgré la hausse des effectifs.
- 2 divisions de plus sur le niveau 6ème annoncées en 2025, ce qui porterait à 9 le nombre de classes avec en moyenne 29 élèves par classe (sans inclusion et AESH), contre 7 classes actuellement.
- inclusion pour les ULIS (élèves en situation de handicap) et UPE2A IMPOSSIBLE vu le nombre d'élèves par classe.
- 31 divisions + 2 dispositifs : ULIS et UPE2A.
Les conséquences sont depuis la rentrée 2023 :
- un manque de place dans certaines salles,
- un manque de salles, une cantine surchargée,
- une circulation dans le collège difficile et dangereuse,
- sorties de secours encombrées dans les salles de classe, les toilettes sont devenues une zone de non-droit. Le seuil de sécurité incendie sera largement dépassé en septembre 2025.
- des violences physiques (bousculades, bagarres, mouvements de foule) et psychologiques usantes.
- une dégradation du climat scolaire avec une hausse significative du nombre de rapports d’incidents et de faits établissement,
- une gestion de classe difficile et une pédagogie différenciée pour les élèves à besoins particuliers est presque impossible.
- malgré les notifications MDPH, des heures d’accompagnement non-pourvues et mutualisation du suivi des élèves (1 AESH pour 2 voire 3 élèves (non-respect du droit à l’accompagnement individuel).
- une intégration des élèves à besoins particuliers très difficile voire impossible : dispositifs UPE2A et ULIS (non-respect du droit à l’inclusion).
L’année scolaire 2024-2025 est encore plus problématique, avec des effectifs encore plus élevés qu’en 2023-2024, et l’accueil en permanence de nouveaux élèves.
L’année scolaire 2025-2026 s’annonce encore PIRE et même CATASTROPHIQUE au vu des effectifs annoncés.
Nous revendiquons de manière immédiate :
- la création de 2 postes de surveillant.es (AED)
- l’engagement du gel immédiat des effectifs (au 12 février 2025
- un engagement sur le fait que la sectorisation 2025 aura pour but de désengorger notre collège.
Mercredi 12 février, les personnels étaient en grève et une délégation a été reçue en audience à la DSDEN en présence de représentant⋅es du département. L'entretien s'est mal passé et n'a rien donné. Les personnels ont donc décidé de poursuivre le mouvement de grève le jeudi 13 février et une opération collège désert le vendredi 14 février.
[extraits du communiqué suite à l'audience téléchargeable en bas de page]
Lors de cette audience, la discussion fut unilatérale. Nos inquiétudes et nos revendications à propos du nombre toujours croissant d’élèves, les problèmes de sécurité que celui-ci engendre, les ouvertures trop nombreuses de nouvelles divisions à la rentrée 2025 et le manque d’AED pour encadrer les élèves, n’ont pas été écoutées.
A nos revendications immédiates, les réponses apportées sont les suivantes :
- Le gel immédiat des effectifs : NON
- La demande des 2 postes d’AED affectés immédiatement : Mme Lair nous a répondu qu’elle reviendrait vers nous à la rentrée des vacances d’hiver. Un AED (temps plein ou moins) pourrait nous être affecté à la rentrée de septembre 2025. Cela restant hypothétique et tout à fait insuffisant au vu de l’urgence de la situation.
À ce dialogue de sourds s’ajoutent des remarques que nous jugeons dédaigneuses :
- il suffirait de revoir la circulation au sein de l’établissement,
- ce n’est pas celui qui crie le plus fort qui obtient le plus de moyens,
- faire grève et donc perdre une journée de salaire supplémentaire ne servira à rien, cela n’aura pas d’impact sur sa décision.