Communiqué de l’équipe enseignante du Collège Françoise Héritier (Noisy-le- Sec), avec le soutien de ses syndicats (SUD, SNES, CGT et FO)
Depuis maintenant 5 ans que nous avons ouvert le collège, nous abordons encore cette rentrée sous le signe du manque d'effectif et de moyens :
- 1 seul CPE et 4.5 temps pleins de surveillants seulement pour 670 élèves ;
- pas d'assistante sociale
- pas de poste de principal.e adjoint.e
- 118h manquantes sur les 276h d'AESH
- pas de reconnaissance de la bonification PLV (politique de la ville) sous prétexte que nous sommes un collège récent
- deux agent.es d'entretien manquantes
Ce jeudi 07.09, les professeurs ont exercé leur droit de retrait car l'encadrement insuffisant mettait en danger le personnel. En plus de ce manque, la vie scolaire ne peut fonctionner correctement car les ordinateurs ne supportent pas la nouvelle version de Pronote.
Vendredi 08.09, le rectorat n’a pas reconnu notre droit de retrait et nous enjoint à reprendre nos fonctions sous prétexte qu’ « une suppléance à hauteur d’un ETP [temps plein] de CPE supplémentaire est mise en place » et que « des personnels de l’établissement peuvent si nécessaire prendre le relais des AED en cas d’absence ». Or nous n’avons pas à ce jour un second CPE, et les AED sont déjà en sous-effectif. Demander à des personnels de l’établissement de pallier des absences ou des manques est inadmissible et impossible. Quant au manque d’heures d’accompagnement AESH, on nous dit qu’ « un meilleur accueil des élèves, des adaptations et des aménagements pédagogiques sont initiés pour un meilleur accompagnement », or nous n’avons pas besoin d’initiatives mais de réelles AESH sur le terrain. Ainsi la quasi totalité des professeurs étaient en grève et a reçu sur place, avec les parents d'élèves, le maire de Noisy-le-Sec et le midi la députée A. Trouvé. Ils ont assuré la sécurité des élèves à l’extérieur de l’établissement alors même qu’ils étaient en grève.
Ce lundi 11.09, les parents d’élèves, très mécontents de cette situation qui dure depuis 5 ans, ont bloqué l’accès au collège pour les élèves et le personnel enseignant. Devant cette situation, une délégation composée de quelques parents et de professeurs est allée auprès à la DSDEN à Bobigny pour porter les revendications. Après avoir occupé l’accueil quelque temps, cette délégation a été reçu sur le trottoir par M. Pain, directeur de cabinet de l’IADASEN, M. Chaleix. S’en est suivi un dialogue de sourd. Sur le droit de retrait qui n’a pas été reconnu, M. Pain n’a pas reconnu une erreur dans l’appréciation de la situation et a renvoyé la responsabilité sur le rectorat. Il nous a ensuite stipulé que nous étions considérés comme grévistes. Or, bien qu’à un moment, certains élèves ont pu rentrer dans l’établissement par une porte avant que celle-ci ne soit à son tour bloquée par les parents, les enseignants n’ont pu rentrer et ne peuvent être considérés comme grévistes, d’autant plus que l’après-midi, les élèves ayant été renvoyés chez eux, les parents ont cessé de bloquer et les professeurs ont pu accéder à l’établissement. Le chef d’établissement a ensuite reçu les parents d’élèves, puis l’équipe enseignante restée sur place.
S’en est suivi des propos et des accusations de mauvaise foi et malhonnêtes qui nous inquiètent fortement sur la considération qu’a l’Éducation Nationale de son personnel et qui s’apparente à une volonté de maltraitance :
- même si le chef d’établissement a été témoin du fait que les professeurs ont été bloqués (nous avons des vidéos qui le prouvent), sa hiérarchie considère que nous aurions pu rentrer (sous prétexte qu’à un moment quelques élèves ont pu rentrer) et nous déclare donc grévistes.
- sa hiérarchie considère que parquer 670 élèves dans la cour avec seulement 3 surveillants et la direction n’est pas une mise en danger des élèves et a dit que le vendredi, les agents de la restauration (donc non formées à l’encadrement des élèves) ont encadré la demi-pension. C’est inadmissible de demander à ces agents ces missions.
- sa hiérarchie et lui-même nous ont accusés d’avoir empêché les élèves d’entrer lors de la grève de vendredi. Ce sont des accusations graves et totalement infondées qui nous scandalisent beaucoup et heurtent la confiance déjà bien faible que nous pouvions avoir en eux. Cette réunion avec la direction a été éprouvante et a laissé un sentiment amer et une forte inquiétude à l’équipe enseignante présente sur l’avenir proche du collège. C’est pourquoi, même si le chef d’établissement nous a annoncé par la suite dans la soirée par mail qu’un demi poste de CPE serait présent les lendemain, et que les deux postes de professeurs jusque là non pourvus (techno et mathématiques) le seraient, l’équipe enseignante a décidé de reconduire à la quasi unanimité la grève le mardi. Ce mardi 12.09 à 10h, environ 85 % des professeurs étaient en grève.
Toutes et tous se sentent offensé.es par les propos tenus lors de la réunion la veille par le chef d’établissement : accusations de notre gestion de la sécurité des élèves ; contestation de notre parole en nous déclarant grévistes alors même que nous étions dans l’incapacité d’entrer dans l’établissement. Un tweet de la députée A. Trouvé, présente le lundi matin, confirme notre bonne foi et témoigne du fait
que nous étions bloqués. Ce manque de confiance de la part de la hiérarchie envers le personnel enseignant porte atteinte au bien-être au travail et inquiète fortement l’équipe sur la poursuite de ses missions au sein de cet établissement dans des conditions de travail adéquates et respectueuses. Nous avons fait une demande d’audience auprès de la rectrice, de la DASEN et du Ministère mais aucune réponse ne nous a été données pour l’instant.
Collège Françoise Héritier, Noisy-le-Sec
Communiqué des personnels du mardi 12 septembre 2023
Communiqué de l’équipe enseignante du Collège Françoise Héritier (Noisy-le-Sec), avec le soutien de ses syndicats (SUD, SNES, CGT et FO)
Depuis maintenant 5 ans que nous avons ouvert le collège, nous abordons encore cette rentrée sous le signe du manque d'effectif et de moyens : 1 seul CPE et 4.5 temps pleins de surveillants seulement pour 670 élèves ; pas d'assistante sociale ; pas de poste de principal.e adjoint.e ; 118h manquantes sur les 276h d'AESH ; pas de reconnaissance de la bonification PLV (politique de la ville) sous prétexte que nous sommes un collège récent ; deux agent.es d'entretien manquantes.
Ce jeudi 07.09, les professeurs ont exercé leur droit de retrait car l'encadrement insuffisant mettait en danger le personnel. En plus de ce manque, la vie scolaire ne peut fonctionner correctement car les ordinateurs ne supportent pas la nouvelle version de Pronote.
Vendredi 08.09, le rectorat n’a pas reconnu notre droit de retrait et nous enjoint à reprendre nos fonctions sous prétexte qu’ « une suppléance à hauteur d’un ETP [temps plein] de CPE supplémentaire est mise en place » et que « des personnels de l’établissement peuvent si nécessaire prendre le relais des AED en cas d’absence ». Or nous n’avons pas à ce jour un second CPE, et les AED sont déjà en sous-effectif. Demander à des personnels de l’établissement de pallier des absences ou des manques est inadmissible et impossible. Quant au manque d’heures d’accompagnement AESH, on nous dit qu’ « un meilleur accueil des élèves, des adaptations et des aménagements pédagogiques sont initiés pour un meilleur accompagnement », or nous n’avons pas besoin d’initiatives mais de réelles AESH sur le terrain.
Ainsi la quasi totalité des professeurs étaient en grève et a reçu sur place, avec les parents d'élèves, le maire de Noisy-le-Sec et le midi la députée A. Trouvé. Ils ont assuré la sécurité des élèves à l’extérieur de l’établissement alors même qu’ils étaient en grève.
Ce lundi 11.09, les parents d’élèves, très mécontents de cette situation qui dure depuis 5 ans, ont bloqué l’accès au collège pour les élèves et le personnel
enseignant. Devant cette situation, une délégation composée de quelques parents et de professeurs est allée auprès à la DSDEN à Bobigny pour porter
les revendications. Après avoir occupé l’accueil quelque temps, cette délégation a été reçu sur le trottoir par M. Pain, directeur de cabinet de l’IA-DASEN, M. Chaleix. S’en est suivi un dialogue de sourd. Sur le droit de retrait qui n’a pas été reconnu, M. Pain n’a pas reconnu une erreur dans l’appréciation de la situation et a renvoyé la responsabilité sur le rectorat. Il nous a ensuite stipulé que nous étions considérés comme grévistes. Or, bien qu’à un moment, certains élèves ont pu rentrer dans l’établissement par une porte avant que celle-ci ne soit à son tour bloquée par les parents, les enseignants n’ont pu rentrer et ne peuvent être considérés comme grévistes, d’autant plus que l’après-midi, les élèves ayant été renvoyés chez eux, les parents ont cessé de bloquer et les professeurs ont pu accéder à l’établissement. Le chef d’établissement a ensuite reçu les parents d’élèves, puis l’équipe enseignante restée sur place. S’en est suivi des propos et des accusations de mauvaise foi et malhonnêtes qui nous inquiètent fortement sur la considération qu’a l’Éducation Nationale de son personnel et qui s’apparente à une volonté de maltraitance :
- même si le chef d’établissement a été témoin du fait que les professeurs ont été bloqués (nous avons des vidéos qui le prouvent), sa hiérarchie considère que nous aurions pu rentrer (sous prétexte qu’à un moment quelques élèves ont pu rentrer) et nous déclare donc grévistes.
- sa hiérarchie considère que parquer 670 élèves dans la cour avec seulement 3 surveillants et la direction n’est pas une mise en danger des élèves et a dit que le vendredi, les agents de la restauration (donc non formées à l’encadrement des élèves) ont encadré la demi-pension. C’est inadmissible de demander à ces agents ces missions.
- sa hiérarchie et lui-même nous ont accusés d’avoir empêché les élèves d’entrer lors de la grève de vendredi. Ce sont des accusations graves et totalement infondées qui nous scandalisent beaucoup et heurtent la confiance déjà bien faible que nous pouvions avoir en eux. Cette réunion avec la direction a été éprouvante et a laissé un sentiment amer et une forte inquiétude à l’équipe enseignante présente sur l’avenir proche du collège.
C’est pourquoi, même si le chef d’établissement nous a annoncé par la suite dans la soirée par mail qu’un demi poste de CPE serait présent les lendemain, et que les deux postes de professeurs jusque là non pourvus (techno et mathématiques) le seraient, l’équipe enseignante a décidé de reconduire à la quasi unanimité la grève le mardi.
Ce mardi 12.09 à 10h, environ 85 % des professeurs étaient en grève. Toutes et tous se sentent offensé.es par les propos tenus lors de la réunion la veille par le chef d’établissement : accusations de notre gestion de la sécurité des élèves ; contestation de notre parole en nous déclarant grévistes alors même que nous étions dans l’incapacité d’entrer dans l’établissement. Un tweet de la députée A. Trouvé, présente le lundi matin, confirme notre bonne foi et témoigne du fait que nous étions bloqués.
Ce manque de confiance de la part de la hiérarchie envers le personnel enseignant porte atteinte au bien-être au travail et inquiète fortement l’équipe sur la poursuite de ses missions au sein de cet établissement dans des conditions de travail adéquates et respectueuses.
Nous avons fait une demande d’audience auprès de la rectrice, de la DASEN et du Ministère mais aucune réponse ne nous a été données pour l’instant.
Courrier et demande d'audience à la rectrice du vendredi 08 septembre 2023
Madame,
Nous souhaitons vous alerter sur la situation du collège Françoise Héritier à Noisy-le-Sec. Depuis maintenant cinq ans que nous avons ouvert le collège, nous abordons
encore cette rentrée sous le signe du manque d'effectifs et de moyens.
En effet, pour 670 élèves, un seul CPE est présent avec 4.5 temps pleins d’AED. De plus, en cette rentrée mouvementée, la vie scolaire est dans l’incapacité d’effectuer une partie de ses missions à cause de l’incompatibilité de la nouvelle version de Pronote avec les ordinateurs.
Le poste d'assistante sociale n’est pas pourvu depuis sa création il y a deux ans. Cela fait peser sur le personnel encadrant et en particulier le CPE une charge de travail
supplémentaire et des responsabilités lourdes. En ce qui concerne les élèves notifiés, les besoins sont très loin d’être remplis : 118h sont manquantes sur les 276h, soit au minimum quatre AESH.
Les agent.es d’entretien sont aussi impacté.es par le manque d’effectifs puisque leur nombre n’a pas changé depuis la création du collège. Il manque à ce jour l’équivalent
de deux postes d’agent.e polyvalent.e.
Depuis que le collège est passé en plein effectif, le poste de principal.e adjoint.e n’a toujours pas été créé, en résulte une très grande fragilité dans la continuité. Encore cette
année, un personnel faisant fonction a été détaché ; or cette personne, nouvellement arrivée dans le secondaire, n’a bénéficié d’aucune formation préalable.
Chaque année, nous avons demandé par la voie de notre chef d’établissement plus de moyens, sans avoir été écouté.es.
Par ailleurs, alors que les écoles primaires d’où viennent nos élèves et les collèges des alentours sont au minimum classés PLV, notre établissement, sans la bonification PLV,
n’est pas attractif. De fait l’équipe enseignante change d’année en année, ne parvenant ainsi à installer une continuité pédagogique.
C’est pourquoi, ce jeudi 07.09, après une rentrée mouvementée, les professeurs ont exercé leur droit de retrait car l'encadrement insuffisant mettait en danger le personnel.
Ce vendredi 08.09, le rectorat n’a pas reconnu notre droit de retrait et nous enjoint à reprendre nos fonctions sous prétexte qu’ « une suppléance à hauteur d’un ETP de CPE
supplémentaire est mise en place » et que « des personnels de l’établissement peuvent si nécessaire prendre le relais des AED en cas d’absence ». Or nous n’avons pas à ce jour
un second CPE, et les AED sont déjà en sous-effectif. Demander à des personnels de l’établissement de pallier des absences ou des manques est inadmissible et impossible.
Quant au manque d’heures d’accompagnement AESH, on nous dit qu’ « un meilleur accueil des élèves, des adaptations et des aménagements pédagogiques sont initiés pour
un meilleur accompagnement », or nous n’avons pas besoin d’initiatives mais de réelles AESH sur le terrain.
L’équipe enseignante a donc décidé de continuer à porter ses revendications en se mettant en grève aujourd’hui.
Nous demandons donc au plus tôt :
- la suppléance effective d’un second poste de CPE à 35h
- 2,5 ETP d’AED pérennes
- des ordinateurs compatibles avec la nouvelle version de Pronote
- des AESH supplémentaires pérennes couvrant les 118h manquantes
- 2 agent.es polyvalent.es pérennes
- que le poste d’Assistante sociale soit couvert
- la reconnaissance du statut PLV de l’établissement et la bonification qui s’ensuit, afin de stabiliser les équipes pédagogiques.
Nous demandons pour la rentrée 2024 la création du poste de principal.e adjoint.e et la création d’un second poste de CPE à 35h pour assurer une continuité dans
l’encadrement et le suivi des élèves. On nous demande d’assurer toujours plus de missions et avec moins de moyens, il est temps de nous donner les moyens de nos missions. Pour ces différentes raisons, nous sollicitons une demande d’audience le plus rapidement possible afin de vous exposer notre situation et d’entendre vos propositions.
En espérant que vous prendrez enfin en considération nos demandes, l’équipe pédagogique du Collège Françoise Héritier de Noisy-le-Sec avec l’appui de ses syndicats SUD, SNES, CGT, FO, des parents d’élèves de la FCPE, de Monsieur Olivier Sarrabeyrouse, maire de Noisy-le-Sec et de Madame Aurélie Trouvé, députée de la 9e circonscription de Seine-Saint-Denis.